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Tout comprendre sur la réalité augmentée dans l’industrie

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Les industriels s’intéressent de très près à la Réalité augmentée. Cette technologie apporte en effet un soutien utile et bénéfique dans de nombreuses situations, contribuant à l’amélioration globale des processus de production, particulièrement ceux réfractaires à l’automatisation classique.

Qu’est-ce que la réalité augmentée ?

La réalité virtuelle produit une simulation du réel entièrement factice, la réalité augmentée apporte des compléments au réel. Elle suppose donc l’incrustation d’informations contextuelles, essentiellement visuelles et parfois auditives, par-dessus les scènes réelles. Un des premiers usages historique aura été le viseur « tête-haute » des avions de chasse. Le pilote regarde au travers d’une glace semi-transparente et voit se superposer sur le paysage différents symboles de pilotage ou d’aide au combat, comme le point d’impact de projectiles. Ce principe « top gun » est repris à l’aide de tablettes, de lunettes connectées ou casques spécifiques pour évoluer dans les environnements industriels. La puissance de calcul permet d’assurer la superposition en temps réel, sophistiquée lorsque l’opérateur bouge et change de point de vue, et la génération de symboles informatifs utiles. Lorsque des hologrammes 3D sont incrustés, de pièces entières par exemple, on parle alors plutôt de réalité mixte, en continuité de la RA. Pourquoi les industriels sont-ils si intéressés par ce qu’on pourrait croire un gadget?

 

Les avantages de la réalité augmentée dans l’industrie

Les environnements industriels de production sont souvent très complexes, avec des machines parfois gigantesques et des installations qui courent cachées et enchevêtrées sur de longues distances. Ces environnements deviennent de plus en plus flexibles, les industriels n’hésitant pas à faire évoluer les usines pour s’adapter à un besoin de plus en plus mouvant. Cette situation pose deux grands types de problématiques : la formation des opérateurs et les interventions de maintenance ou de contrôle. Par chance, l’instrumentation progresse, avec l’IOT en complément désormais, et offre une multitude de points de mesure relevés automatiquement. La réalité augmentée permet de corréler ces points de mesure sur le terrain avec les installations. Les valeurs seront incrustées superposées au bon endroit directement sur l’installation. Plus généralement, de véritables gammes d’opérations pourront être programmées par couplage à la CAO pour guider un opérateur dans ses actions.
Les avantages pour l’industrie ciblent les gains de temps, la fiabilité d’intervention et la flexibilité technique et opérationnelle.

 

Des applications industrielles concrètes

Le premier apport de la réalité augmentée dans l’industrie est la localisation/identification dans les environnements complexes, touffus ou hostiles. Imaginons la perplexité d’un intervenant face à des tableaux immenses de petits dispositifs tous identiques. La réalité augmentée pointera immédiatement sur le bon, le gain de temps est parfois considérable. Il peut être plus important encore quand la cible est masquée, par des caches, des cloisons ou d’autres équipements.

Le second apport est l’information contextuelle qui va être apportée. Identité, état de fonctionnement, valeurs associées, côtes. La réalité augmentée fournit ces informations directement, libérant les mains de l’intervenant. La réalité mixte permet même de vérifier une compatibilité physique avec l’existant.

Ces deux caractéristiques socle explique l’usage des terminologies « réalité augmentée maintenance » et « réalité augmentée usine ». Elles interviennent de concert en maintenance prédictive ou curative, en contrôle/qualité, et en montage, dans tous les postes réfractaires à l’automatisation ultime. Pour certaines opérations, des gains d’un facteur dix ont pu être observés, parce que les éléments sont fastidieux à localiser, que la manipulation de documents est difficile in situ, prend du temps ou pénalise l’intervention. C’est aussi l’intérêt d’un dispositif main libre.

La connectivité fait également gagner beaucoup de temps et améliore la réactivité. Les enchaînements d’opérations peuvent être visualisés, et vérifiés en temps réel, avec un risque d’erreurs minimisées. En cas de difficultés, un expert peut guider un opérateur plus généraliste.

Les gains indirects, en organisation humaine, sont aussi remarquables. Les intervenants peuvent être plus généralistes, vont plus rapidement s’adapter à des modifications ou à de nouveaux secteurs. La mutualisation s’améliore entre typologies spécialisées autrefois étanches. C’est une force pour l’usine du futur, qui voit un glissement des compétences.
Enfin, les phases terminales de formation in situ sont fortement écourtées, avec une immersion facilitée et guidée. Les montées en maîtrise sont raccourcies, avec un feed-back personnel et collectif. L’opérateur novice sera repris en cours de manipulation, des thésaurus d’erreurs initiales seront élaborés et exploités.

La Réalité Augmentée quand l’opérateur humain demeure la solution.

La réalité augmentée n’a pas vocation à rivaliser avec la robotisation. Dans une usine 4.0, elle va démultiplier les capacités des humains dans des tâches qui résistent aux robots, pour y atteindre des gains de productivité à ce jour inaccessibles. Elle s’inscrit dans cette révolution de l’usine flexible intelligente où le travail devrait perdre sa pénibilité et gagner en diversité. Elle est un moyen par lequel l’humain retrouvera une suprématie sur la machine.

Pascal Laurin
Directeur Industrie 4.0 Bosch France, Directeur Division Technologies d’Assemblage Bosch Rexroth France
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