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8 questions pour comprendre le concept d’Industrie 5.0

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Après une décennie de travail pour évoluer vers des usines plus digitalisées, connectées et flexibles, l’industrie européenne se fixe une nouvelle ambition, sociétale cette fois, en formalisant les principes de l’Industrie 5.0.

Découvrons ensemble quels sont les objectifs portés par ce nouveau concept et comment il peut se décliner concrètement dans une stratégie industrielle.

D’où vient l’expression Industrie 5.0 ?

Elle vient de l’agrégation de deux concepts, celui d’Industry 4.0 créé en Allemagne en 2011, et celui de Society 5.0 créé au Japon en 2016.

Ces deux concepts ont en commun de voir dans le digital une source de transformation profonde. Ils diffèrent néanmoins dans le champ d’application de cette transformation : l’Industrie 4.0 se concentre sur les processus industriels tandis que la Society 5.0 envisage les changements à l’échelle de la société et de l’économie.

On voit apparaître l’expression Industrie 5.0 dans plusieurs publications dès 2017. Le concept est formalisé, en Europe, en 2021, dans une publication de la Commission Européenne.

 

Qu’est-ce que l’Industrie 5.0 ?

L’Industrie 5.0 est une vision de ce que devrait être l’industrie européenne dans le futur. Une vision selon laquelle l’industrie, principal pourvoyeur de prospérité par le passé, peut continuer à endosser ce rôle dans le futur si elle envisage sa mission à l’échelle sociétale.

Elle pose comme principe que la transformation de notre société repose sur l’innovation, tout en orientant cette innovation de manière à lutter contre les inégalités et à respecter les limites écologiques de notre planète.

L’Industrie 5.0 est donc autant une ambition proposée aux entreprises industrielles européennes qu’un outil de gouvernance utilisé à l’échelle de l’Union pour, par exemple, orienter les politiques de financement.

La Commission Européenne propose de définir cette ambition comme suit : « L’Industrie 5.0 reconnaît la capacité de l’industrie à atteindre des objectifs sociétaux allant au-delà de l’emploi et de la croissance, pour qu’elle devienne un pourvoyeur de prospérité résilient, en veillant à ce que la production respecte les limites de notre planète et en plaçant le bien-être du travailleur industriel au centre du processus de production. »

L’Industrie 5.0 est-elle une cinquième révolution industrielle ?

L’Industrie 5.0 ne remplace pas l’Industrie 4.0. Elle la complète. C’est donc une une évolution que l’on peut se représenter comme 4.0 +1.

Plus exactement, l’intention de l’Industrie 5.0 est de remettre en lumière ses composantes environnementale et sociétale : c’est l’Industrie 4.0 à laquelle on ajoute une dimension RSE forte. En ce sens, elle se rapproche de ce que la France prône déjà depuis 2015 avec l’Alliance pour l’Industrie du Futur centrée sur l’humain.

L’humain et l’environnement étaient déjà présents dans le concept d’Industrie 4.0. Selon certains, ils avaient été un peu perdus de vue au profit des bénéfices techno-économiques de la digitalisation. Ils sont ici réérigés en priorités.

L’Industrie 5.0 n’est donc pas une nouvelle révolution industrielle, mais un manifeste définissant la manière dont l’industrie doit évoluer pour contribuer pleinement à la transition économique, environnementale et sociale.

Quels sont les 3 piliers de l’Industrie 5.0 ?

L’Industrie 5.0 imagine une industrie européenne durable, centrée sur l’humain et résiliente. Ce faisant, elle définit les 3 piliers sur lesquels elle s’appuie :

  • la priorité accordée à l’humain, en proposant par exemple d’utiliser la technologie pour assurer la sécurité des employés et répondre à leur besoins, plutôt que de leur demander d’adapter leurs compétences à la technologie ;
  • la réduction des émissions de GES et la gestion des ressources naturelles, en proposant de développer des processus circulaires, moins gourmands en énergie, qui génèrent moins de déchets ;
  • un objectif de résilience des infrastructures et des chaînes de valeur industrielles, qui doivent être capables de résister à perturbations fortes pour assurer une continuité de service aux citoyens.

 

Quelle place la digitalisation tient-elle dans l’Industrie 5.0 ?

La place du digital et de toutes les technologies associées est toujours aussi prépondérante. La vision Industrie 5.0 s’appuie toujours sur l’énorme potentiel de l’utilisation de données ; elle redirige ce potentiel vers un nouvel objectif : le digital au service des hommes, de la planète et de la prospérité. Pour ce faire, elle s’appuie aussi sur l’intelligence artificielle (IA). Encore balbutiante il y a 10 ans, cette technologie sera sans aucun doute au centre des préoccupations industrielles dans les années à venir. Tout comme la cybersécurité, elle aussi en plein développement.

L’Industrie 5.0 ne remet pas en cause les moyens, ou briques technologiques mises en œuvre dans l’Industrie 4.0 ; elle les utilise dans un cadre plus large en visant des bénéfices collectifs.

Elle promeut néanmoins le concept de décentralisation du digital pour améliorer la résilience et réduire l’impact environnemental du stockage de données.

Industrie 5.0 : quels bénéfices ?

Tout comme l’Industrie 4.0 il y a 10 ans, l’Industrie 5.0 est une clé pour la survie de l’industrie européenne à moyen et long terme.

En se focalisant sur l’humain, l’industrie sera en capacité d’attirer et de retenir les meilleurs talents. Ce faisant, elle se donnera les moyens de trouver des solutions innovantes pour s’adapter aux besoins des consommateurs tout en répondant aux challenges environnementaux. Elle maintiendra ainsi sa compétitivité et son adéquation sur le marché mondial.

Par son approche systémique, l’Industrie 5.0 permet d’exercer plus largement la créativité humaine pour réinventer des modèles économiques.

 

Quels sont les principaux axes de recherche de l’Industrie 5.0 ?

Les participants aux deux ateliers virtuels organisés par la direction «Prospérité» de la DG Recherche et innovation de la Commission Européenne en 2020 ont dégagé 6 axes de recherche principaux :

  • l’interaction individualisée homme-machine,
  • le biomimétisme et les matériaux intelligents,
  • les jumeaux numériques et la simulation,
  • les technologies de transmission, de stockage et d’analyse de données,
  • l’intelligence artificielle,
  • les technologies pour l’efficacité énergétique, l’utilisation des énergies renouvelables, le stockage et l’autonomie.

Il y a donc fort à parier que les prochaines innovations industrielles majeures seront issues de la recherche et du développement dans ces six domaines.

Existe-t-il déjà des projets concrets qui vont dans le sens de l’Industrie 5.0 ?

Oui, l’Union Européenne a déjà financé de nombreux projets qui vont dans le sens de la vision qu’elle défend.

On peut citer, pour le pilier humain, le projet CoLLaboratE qui vise à développer la collaboration homme-robots dans les opérations d’assemblage. Ou encore le projet BEYOND4.0 qui a étudié pendant 4 ans l’incidence des nouvelles technologies sur l’avenir des emplois, des modèles économiques et du bien-être dans l’Union. La plateforme EMPOWER compile de son côté les meilleures initiatives européennes en faveur du bien-être et de la santé au travail.

Sur la dimension environnementale, des initiatives comme EMB3Rs ou INCUBIS permettent de développer la symbiose industrielle dans la gestion des énergies tandis que des projets comme DRALOD se focalisent sur le développement de solutions pour la valorisation des déchets industriels.

De fait, tout projet Industrie 4.0 qui inclut dans ses objectifs une forte dimension humaine et environnementale et/ou qui s’inscrit dans une approche collaborative de la performance industrielle peut être considéré comme un projet Industrie 5.0.

C’est le cas de nombreux projets menés au sein du groupe Bosch ou chez les clients de Bosch Rexroth ces dernières années.

Dès 2013, le groupe Bosch indiquait dans sa feuille de route Industrie 4.0 le focus humains et le focus de durabilité. Avec l’homme au centre de la transformation digitale et technologique, ainsi que de nombreux cas d’usage liés à la durabilité.

Bosch Rexroth innove avec des technologies de rupture telle que la plateforme ctrlX AUTOMATION ouvrant des nouveaux champs applicatifs dans l’automation, l’IoT, et des solutions au service du bien-être au travail, comme les robots 7 axes qui permettent d’automatiser encore plus de gestes pénibles.

L’usine 5.0 sera humaine, digitalisée, robotisée, flexible et surtout respectueuse de son environnement.

Pascal Laurin
Directeur Industrie 4.0 Bosch France, Directeur Division Technologies d’Assemblage Bosch Rexroth France
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