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L’usine intelligente : pilotage mondial, production locale

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La solution aux problèmes soulevés par le nombre croissant de variétés de produits, les lots de plus en plus réduits et la grande fluctuation de la demande a un nom : l’usine intelligente. Or celle-ci n’est pas uniquement optimisée en fonction de la production locale, car elle communique en réseau à l’international.

Le travail conjoint entre les robots et les hommes sans aucune barrière physique de protection ? Les pièces et les plateaux porte-pièces qui communiquent avec la machine ? Tout ceci est devenu réalité. Les postes de travail qui identifient l’opérateur par des balises Bluetooth et s’adaptent à ses réglages spécifiques ?
On en utilise déjà sur des installations pilotes.

Ces trois exemples montrent que l’Usine du Futur existe déjà. Mais productions et fournisseurs seront également connectés en un réseau international. L’usine intelligente ira donc bien au-delà des limites de l’atelier de production.

L’usine intelligente se caractérise par l’interconnexion de tous les éléments constitutifs d’une usine grâce aux technologies de l’Internet. Ils permettent la communication entre les machines, les hommes et les produits. L’intelligence décentralisée devient ainsi un élément complémentaire et réactif pour le pilotage de tous les procédés de fabrication.

On peut l’imaginer de la manière suivante : la pièce à fabriquer est clairement identifiable sur un support de données intégréLe poste de travail est ainsi à même de répertorier les prochaines étapes de fabrication nécessaires et l’ordre d’assemblage des composants.

Comme le poste de travail intelligent identifie la pièce qui se présente, il guide l’opérateur par système lumineux et lui indique les prochains éléments à mettre en place. Par exemple, la visseuse intelligente qui sera utilisée sera automatiquement réglée pour fournir le couple requis. La communication numérique fournit à tous les intervenants de l’usine les informations nécessaires au bon moment. 

Ils peuvent connaître d’un seul coup d’œil l’état d’avancement des commandes qui leur sont confiées et ils reçoivent des messages d’alerte en cas de panne ou de risques de pénuries. Cela sera possible à l’avenir à l’échelon international. Les agents de planification de fabrication seront ainsi capables de piloter à un niveau mondial la production en l’ajustant en fonction des particularités locales.

A la recherche de standards internationaux

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D’ici là, nous aurons surtout deux défis à maîtriser, d’une part, les standards ouverts doivent s’imposer partout dans le monde, d’autre part, nous devons continuer à travailler sur le problème de la sécurité des données.

Déclare Steffen Haack, membre du directoire de Bosch Rexroth.

Certes, un grand nombre des éléments nécessaires à l’usine intelligente existe déjà : les capteurs signalent l’état de chaque poste de travail, les entraînements intelligents peuvent être adressés directement, les logiciels rassemblent et consolident l’ensemble des informations et en dressent le bilan factuel.

Malheureusement certains de ces éléments ne sont pas en mesure de se comprendre. Il n’existe pas encore de standards d’interopérabilité en vigueur à l’échelon international pour venir à bout des barrières de langage. De nouvelles normes sont toutefois en cours d’élaboration partout dans le monde.

Des solutions se profilent à moyen terme. En matière de sécurité et de fiabilité, de nombreux groupes de travail s’attachent à élaborer des solutions pour assurer la sécurité nécessaire dans tous les domaines. Enfin, et ce n’est pas le moindre problème, il faut que les organismes publics se pré-occupent des cadres juridiques requis.

Les experts, dont le professeur Detlef Zühlke, estiment qu’une décennie sera encore nécessaire jusqu’à la généralisation de l’usine intelligente. Pas uniquement en raison de la quantité des questions restées en suspens, mais aussi des cycles d’investissement des installations de production qui impliquent un temps de fonctionnement de six à dix années.

Mais en attendant de résoudre de manière satisfaisante tous ces problèmes, les entreprises, quelles que soient leur branche ou leur taille, peuvent entreprendre les premières démarches et acquérir une expérience pratique pour la réussite de l’usine intelligente.

Pascal Laurin
Directeur Industrie 4.0 Bosch France, Directeur Division Technologies d’Assemblage Bosch Rexroth France
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